mercredi 23 décembre 2015

Chagall et la musique

Cette exposition à la Philharmonie de Paris, à côté de la Cité de la Musique de la Villette, est très réussie autour du thème des grandes œuvres de Marc Chagall (1187-1985) inspirées par la musique.

Dans un ordre antichronologique, l'exposition commence par la découverte du plafond de l'Opéra Garnier, peint par Chagall (inauguré en 1964). Une ambiance presque sacrée dans cette première salle, emplie de musique et grâce à une vidéo exceptionnelle sur les différentes scènes représentées au dessus du public de l'Opéra (14 compositeurs et leurs œuvres sont ainsi peints).

"Le film ne dure que 22 minutes mais dans cette première salle, on y passerait des heures! Sur un écran de 5,50 m de hauteur défilent les moindres détails du plafond de l'Opéra Garnier. Tourbillon d'images renversant. Ici, quelques notes en bleu, d'ordinaire invisibles à l'œil nu. " Le Figaro, 11/10/2015

On arrive ensuite sur les incroyables fresques,et en particulier celles du Metropolitan Opera, Lincoln Art Center, New York : Le Triomphe de la musique. Bien sûr ces fresques gigantesques ne sont pas présentes dans l'exposition, mais on découvre des esquisses très achevées et des vidéos de l'artiste en plein travail, tout petit devant ces murs peints.

Un peu plus loin, ce sont des costumes de ballet qui présentent une autre facette du travail de Chagall, ainsi que des maquettes et projets de décors de spectacles des grands opéras : La flûte enchantée, Daphnis et Orphée, L'oiseau de feu.. entre Paris et New-York où il dut s'exiler pendant la guerre. Dans chaque pièce on peut admirer aussi les images d'archives des ballets, tout aussi intéressantes.

Je connaissais déjà un peu Chagall pour avoir visité son musée à Nice, mais c'est une autre facette que l'on découvre ici, tout en passion. Des couleurs fortes, des dessins riches de détails et de mouvements, des animaux (dont j'aurai aimé savoir davantage), des couples, des fleurs.. tout un univers onirique puissant qui accompagne à merveille l'art de la danse et de la musique.

jeudi 17 décembre 2015

2 degrés...et 2 sous de conscience

Mon périple quotidien a, ce matin, pris un coup de chaud.. et un coup de conscience écologique.
On sait combien le réchauffement climatique est là et dangereux pour notre planète, mais bien souvent cela reste du discours plutôt que notre réalité.
Mais ce matin.. mon parcours était une démonstration que cela n'est pas que des mots.

17 décembre 2015, 13° au thermomètre à  8h du matin, à peine frais.
Je quitte donc mon appartement de location surchauffé (impossible d'éteindre les radiateurs anciens et pas entretenus), toutes fenêtres ouvertes pour rafraichir et laisser échapper la chaleur.
Embouteillages, pollution, bruit des radios des voitures qui roulent fenêtres ouvertes (oui, toujours 13°, mais tout le monde a sorti son manteau et son écharpe  à 8 jours de Noel, c'est une évidence que décembre soit froid, non ?).
La rue est jonchée de feuilles mortes (qui viennent juste de tomber, forcément, on a un mois de retard sur l'hiver, enfin il faudrait changer les dates de l'hiver peut-être) et manque de glisser sur ces feuilles trempées : cela m'avait déjà valu une entorse l'année dernière ! je me fais la réflexion que on pourrait les balayer quand même ...
et j'aperçois alors un "souffleur de feuilles" : cet instrument extraordinaire qui permet de déplacer les feuilles dans un coin en soufflant grace à un gros tube très très bruyant et consommateur d'énergie... (même si le métier de balayeur devait être fatigant, j'en conviens).. désespérée !
Je traverse n'importe où (trop de circulations, ville déjà encombrée), et passe derrière un bus, dégageant une chaleur terrible et crachant ses gaz d'échappement ! moi qui croyais (vraiment) que les transports publics étaient "propres", peut-être pas encore tous à l'électrique, mais tout au moins entretenus et polluants au minimum.
J'arrive au métro : la galère de tous les matins reprend, tassée, et étouffant dans une rame surchauffée et qui avance doucement : le réseau est vieux et surpeuplé ! (mais je sais que la RATP travaille pour améliorer cela..)
et le comble : au milieu de Paris XVè, petit arrondissement tranquille, un semi-remorque en travers d'un carrefour qui a du manœuvrer 100 fois pour se dégager d'une toute petite rue qu'il avait décidé d'emprunter : mais que faisait-il dans Paris, je n'en avais jamais vu d'aussi grand ailleurs que sur l'autoroute ? Pollution maximale...
Admirez aussi sur la photo les sacs poubelle à côté des poubelles : sympathique ...

voilà comment ce matin j'ai pris une vraie conscience des efforts phénoménaux à faire contre les pollutions de toute sorte à cause entre autre des négligences passées et des vétustés de notre pays :
- isoler les appartements et changer les modes de chauffage,
- renouveler le parc des transports publics : bus, et RATP,
- diminuer les voitures, les embouteillages, le bruit, le danger et le stress de la circulation
- faire évoluer les techniques et inclure des normes de décibels et d'économie d'énergie dans tous les travaux publics sur la voirie (pour ramasser les feuilles également)
- limiter la circulation des poids lourd...
- la réduction des déchets, et déjà le respect de l'espace public, le tri des déchets et le recyclage.. je pourrais aller jusqu'au Zéro Déchet (mais c'est un autre débat);

Malgré toute cette "pollution" au sens très large du terme, agressive, il faisait très beau et le ciel bleu et rose était magnifique entre les immeubles !
La vie est belle quand on la regarde du bon côté :)




mercredi 9 décembre 2015

Perspectives

J'ai découvert Picasso. Découvert, parce qu'en effet, à part quelques tableaux que j'avais déjà rencontrés, je ne connaissais rien de son parcours et de son art.

L'exposition Picassomania retrace quelques décennies seulement, à travers d'autres artistes contemporains inspirés par l'œuvre de Picasso. Et on peut dire que il en a inspiré beaucoup, mais peu l'ont égalé. Malgré tout cette exposition m'a réellement permis de m'initier un peu mieux sa peinture.

Le principal et le plus important à comprendre est le  « cubisme analytique » dont je vous donne une définition : "affirmer une rupture avec la vision classique ; abandonner l'unicité de point de vue du motif pour en introduire de multiples sous des angles divers, juxtaposés ou enchevêtrés dans une même œuvre ; s'affranchir de la perspective pour donner une importance prépondérante aux plans dans l'éclatement des volumes".

En clair, si vous voyez une table avec sa perspective, essayez aussi de vous la représenter à plat en voyant tous les côtés et les 4 pieds sur le même plan. Cela est valable aussi avec une dame sur une chaise : imaginez la sous tous les angles et représentez-la ainsi sur votre feuille ! C'est une gymnastique un peu étrange pour notre regard, mais avec cette lecture, les tableaux de Picasso m'apparaissent enfin différemment du "désordre" dans lesquels je ne trouvais pas l'harmonie.

Il m'aura fallu cette expérience pour m'ouvrir l'esprit à Picasso, et je ne le regrette pas du tout.
Je vous montre ici le "baiser" qui fait partie d'une série de croquis coquins.. qui est épuré et plein de grâce.